Rapport annuel 2020
Rapport annuel 2020

Impulsions pour l’économie de demain

Il est urgent de remettre l’économie au centre du débat politique et public. La prise de conscience au sein de la société de l’importance pour notre pays d’une économie saine et active doit être saisie comme opportunité pour communiquer sur ce que nous vivons et les conditions dont nous avons besoin pour continuer à nous développer. Face à la pandémie, consulter et écouter l’économie est plus important que jamais.

Les crises actuelles, sanitaire et économique, induiront des conséquences profondes. Dépasser l’urgence et se projeter au-delà des besoins immédiats permettra de mieux se relever. Des changements de fond, déjà en cours et accélérés par la situation sanitaire, continueront à avoir un impact considérable. La digitalisation et le télétravail notamment induisent des comportements nouveaux qui modifieront durablement les modes de travail et de consommation.

Le principe qui sous-tend la relance doit demeurer le libéralisme, mais étant donné les circonstances si particulières, « à situation exceptionnelle, mesures d’exception ». La bonne santé financière de la Suisse doit lui permettre, en cette période, non seulement d’indemniser ceux qui sont sans activité, mais aussi de dynamiser ceux qui entreprennent et innovent. Il faut soutenir l’économie d’aujourd’hui tout en préparant celle de demain. Sachant que nos Etats voisins optent pour des plans de relance forts, centrés sur leurs propres industries et économies, il est essentiel que la Suisse se donne aussi des moyens, sans tomber dans les mêmes écueils, de demeurer concurrentielle en particulier dans ses marchés d’exportation.

Il s’impose de construire une vision pour l’économie à 5, 10, 20 ans, de déterminer et former les compétences que nous voulons créer pour l’avenir de notre pays en concertation permanente avec les milieux d’éducation, les pouvoirs publics et la société.

Notre juste place au sein de l’Europe doit également être au centre des préoccupations, sans faire fi de nos intérêts, mais sans sous-estimer notre besoin du marché européen, ni surestimer notre pouvoir de levier.

Nous devons nous autoriser à prendre du recul, malgré la crise, cesser les bilans constants et immédiats à court terme. Il faut voir loin, au-delà de nos barrières mentales et nos frontières politiques habituelles. Nous pouvons investir aujourd’hui pour créer l’économie de demain.

Aude Pugin